
Qu’est-ce que la théorie de l’attachement ?
La théorie de l’attachement évoque le lien que cherche à créer le bébé avec une figure adulte de protection. Dans la majorité des cas, il s’agit de ses parents, et en particulier de sa mère. Ce lien, qui peut être favorisé par des moyens de portage, est fondamental pour le bon développement émotionnel et social de l’enfant. Nous verrons ici plus en détails de quoi il s’agit, quelles en sont les conséquences, et comment se comporter pour créer un attachement sécure.
Définition de l’attachement
En réalité, l’attachement n’est plus une théorie depuis belle lurette. John Bowlby, psychiatre et chercheur anglais, a prouvé scientifiquement ce qu’il avançait à la fin des années 50 grâce à une première étude commandée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Tous les travaux suivants ont confirmé l’existence du phénomène d’attachement et ont permis de comprendre les mécanismes mis en jeu.
Entre 0 et 2 ans, le bébé cherche à créer un lien affectif avec les personnes qui s’occupent de lui de façon répétée et sur la durée (appelés « caregivers » en anglais). En particulier, il tisse un lien privilégié avec un « caregiver » (le plus souvent sa maman). C’est tout simplement une question de survie. Le caregiver lui apporte protection et réconfort lorsqu’il ne se sent pas bien et qu’il pleure.
Si le caregiver ne répond pas aux appels de l’enfant (de façon répétée), alors ce dernier se sent insécure. Il se met en colère, devient indifférent à son caregiver principal, et cherche à nouer des liens avec d’autres personnes.
Les figures d’attachement
La psychiatre américaine Mary Ainsworth a affiné les travaux de Bowlby en présentant 3 types d’attachement suite à ses expériences sur « la situation étrange ». Plus tard, une autre chercheuse, Mary Main, a proposé un 4ème type d’attachement, ainsi qu’une interview pour les adultes permettant de détecter les problèmes.
L’attachement sécure permet un excellent développement de l’enfant qui se sent aimé et réconforté. Le caregiver répond à ses attentes lorsqu’il pleure ou qu’il crie, et permet une grande sécurisation affective.
L’attachement insécure évitant provient d’un manque d’attention du caregiver principal. Il est marqué par de l’indifférence, de la moquerie ou de la colère. L’enfant adopte alors lui-même une attitude évitante en privilégiant plus tard le raisonnement et en masquant ses émotions. En effet, il ne veut pas provoquer de réactions négatives de la figure d’attachement. Il cherche à rester à proximité du caregiver en cas de danger tout en gardant une attitude nonchalante et attentive.
L’attachement insécure ambivalent (ou anxieux) apparaît en cas de surprotection anxieuse du caregiver ou à l’opposé en cas de désintérêt total. L’enfant se met alors en mode émotionnel quasi exclusif et présente plus tard de l’agressivité. Il alternera la séduction et une forte tendance à la manipulation des autres.
Enfin, l’attachement insécure désorganisé intervient en cas de maltraitance, de négativité, de confusion et d’erreurs de communication affective. Il peut également se présenter en cas de comportement figé de la part du caregiver. Il entraîne chez l’enfant des comportements contradictoires et désorientés, et une absence de stratégie d’attachement.

